Tout d'abord, le rallye pack a été conçu grâce à la collaboration de plusieurs pilotes et copilotes. Une sorte de brainstorming où chacun a apporté sa pierre à l'édifice.
Le but fixé par CHRONOPIST étant avant tout de faire un appareil SIMPLE à UTILISER, le plus COMPLET possible et à PRIX RAISONNABLE.
Après quelques semaines de réflexion, l'objectif a été atteint.
En quoi le rallye pack se distingue-t-il de la concurrence ?
Commençons par le cadenceur.
Il est programmable. On peut programmer jusqu'à 14 changements de moyenne par ZR ce qui couvre la quasi totalité des épreuves Françaises.
L’avantage est qu’il change de moyenne tout seul et au moment où il faut ! Et oui, il ne faut pas changer au point kilométrique donné sur le road book mais au bon moment ! Si on change au point kilométrique noté sur le road book, cela suppose que l’on y arrive pile poil à l’heure.
Si l’on est en avance ou en retard et que l’on change de moyenne à ce fameux point on commet une grosse erreur. En effet, si l’on est par exemple en retard de 30 secondes on a donc roulé 30 secondes supplémentaires sur l’ancienne moyenne, ce qui fausse les kilomètres théoriques à parcourir.
Lorsque on l’utilise en automatique il change de moyenne au « bon temps » et à la micro seconde près ! Difficile d’être plus précis !
Avec un peu d’entraînement et de dextérité, il se programme en 30 secondes (pour 3 changements de moyenne).
Pour le cas où vous n’avez pas le temps de le programmer avant la ZR (ce qui peut arriver si on vous remet le road book 2 minutes avant de partir), pas de panique !!! Vous avez toujours la possibilité de l’utiliser en manuel … comme un cadenceur « classique ». Dans ce cas là, changez de moyenne au bon moment !!! Mais vous ne serez pas précis à la micro seconde.
Poursuivons par le tripmaster.
Voilà l’appareil qui pose bien des soucis. J’ai entendu dire beaucoup de choses sur les tripmasters qui existent déjà. « Il est précis, il l’est pas du tout, … etc. ». En fait ils sont tous « précis » ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’on leur demande de compter des tours de roue ou pour certains des tours d’arbre de transmission. Ils sont donc tous capables de compter des tours (des impulsions) et ils le font parfaitement.
Alors pourquoi il y a des différences de kilométrage ?
Il y a plusieurs facteurs dont certains que l’on ne maîtrise pas. Quels sont ces facteurs ?
1er facteur : L’étalonnage.
Sur le rallye pack, j’apporte un soin extrême sur la procédure d’étalonnage car c’est un facteur important et qui est maîtrisable ! Donc autant le faire très correctement.
Dans la procédure d’étalonnage je tiens compte du premier et dernier tour de roue. En effet sur une roue de 55 cm de diamètre, la circonférence mesure 1.72 ml. Cela peut faire 2 x 1.72 = 3.44 ml en plus ou en moins.
Sur une zone d’étalonnage d’1 km par exemple on peut avoir (si on a pas de chance) 3.44 ml en plus (ou en moins), ce qui sur 100 kms fait : 344 mètres !! Pas négligeable …
2ème facteur : Le diamètre des roues.
Voici un facteur que l’on ne maîtrise pas ! Selon la température des pneus, la pression varie. Comme elle varie, cela fait varier le rayon de la roue. Et si le rayon varie, bien entendu la circonférence aussi ! Ceci est inévitable.
Il est donc absolument nécessaire de faire la pression avant l’étalonnage et essayer de garder cette pression constante.
Exemple :
Lors de l’étalonnage, avec des roues mal gonflées, le rayon est de 27,0 cm. Ce qui fait 1.696 ml de circonférence.
Vous gonflez les roues avant de partir en ZR et le rayon devient 27.5 cm. La circonférence devient 1.727 ml.
L’écart est de 1.727 – 1.696 = 3.1 cm !
Au bout de 2000 tours de roue cela fait 2000 x 3.1 = 6200 cm = 62 mètres
2000 tours de roue correspondent à environ : 2000 x 1.696 = 3392 mètres (étalonnage).
Avec les roues gonflées, cela fait : 2000 x 1.727 = 3454 mètres
Donc tous les 3 kilomètres et demi on a 62 mètres d’erreur ! C’est énorme !
Pour ceux qui ont fait la pression correctement, prenons un écart de simplement 1mm du fait que la pression varie à chaud ou à froid.
27,50 cm de rayon à l’étalonnage (pneu froid) et 27.51 cm quand le pneu est chaud.
Circonférence à froid : 1.7278 ml
Circonférence à chaud : 1.7285 ml
Au bout de 2000 tours de roue la différence est : 2000 x (1.7285 – 1.7278) = 1.4 mètres.
Donc tous les 3 kilomètres et demi on a 1.4 mètres d’erreur juste parce que la pression varie.
3ème facteur : La trajectoire
De tous les facteurs, voici celui qui a le plus d’impact. En effet, il est illusoire de penser que l’on va rouler exactement dans les mêmes traces que l’organisateur.
Prenons le cas d’un virage à 90 ° avec une courbe dont le rayon est de 20 mètres.
Si l’on se décale simplement de 30 cm (ce qui n’est pas beaucoup) par rapport à la trajectoire de l’organisateur voici ce que cela donne comme différence :
(2 x PI x 20.3) – (2 x PI x 20.0) = 31.41 – 31.88 = 0.47 mètre.
Rien que pour 1 seul virage, on se décale de 0.47 mètres.
Au bout de 500 virages, c’est 500 x 0.47 = 235 mètres.
Ajouter le fait que l’organisateur avait peut être sa sonde sur la roue opposée à la votre. Là on est plus sur un écart de 30 cm mais en moyenne 1.4 mètre.
Vous l’aurez compris, à cause de tous ces paramètres il est impossible de « mesurer » les mêmes kilomètres que l’organisateur !
Plus la distance augment plus les erreurs s’accumulent.
Mais alors que faut il faire ?
Ces écarts de mesure, on ne peut pas les annuler (avec n'importe quel appreil aussi perfectionné qu'il soit) alors on va les minimiser. Comment ? Tout simplement en « recalant » régulièrement le tripmaster sur les points kilométriques donnés sur le road book.
En effet sur le Rallye Pack, 2 boutons + et – permettent d’ajouter ou d’enlever des kms (par pas de 10 mètres) afin de se remettre en phase avec le road book.
Ainsi les mesures se font sur des distances courtes réduisant d’autant les erreurs.
Un bouton « SONDE » permet de stopper les impulsions fournies par la sonde. Ainsi, à l’approche d’un point kilométrique noté sur le road book (par exemple 100 mètres avant), on déconnecte la sonde, on cale le tripmaster sur la valeur, et juste au point kilométrique on remet la sonde active. On gomme ainsi les erreurs accumulées et on repart sur une base juste. On n’oublie pas au passage de prévenir le pilote que l’on déconnecte la sonde car le trip ne va plus avancer mais le cadenceur oui ! Donc le visualiseur d’écart risque d’induire en erreur le pilote. Il faut tout simplement qu’il continue à la même allure les 100 prochains mètres le temps du recalage.
Voilà en quoi le rallye pack est différent des autres appareils, c’est qu’il permet un réglage en plus ou en moins des kilomètres parcourus afin d’éliminer les erreurs qui sont inévitables.
Autre point où tout le monde n’est pas d’accord, le nombre d’impulsions par tour de roue !
Il est totalement inutile de mettre plusieurs impulsions par tour de roue pour soit disant gagner en précision. Que le trip compte 4 impulsions par tour de roue ou qu’il en compte qu’une seule ce n’est pas ça qui le rend précis car les erreurs sont sur les paramètres exposés ci-dessus. Un tour de roue reste un tour de roue qu’il y ait 4 impulsions ou 1 seule c’est pareil. Le tripmaster ne compte pas des « vrais » mètres, il compte des impulsions ! Et ce qui fait que l’on a plus ou moins d’impulsions c’est le diamètre de roue qui change ou les trajectoires qui sont différentes.
Donc pour le rallye pack : une seule impulsion et c'est même OBLIGATOIRE pour que l'étalonnage soit PARFAIT !
Confort du pilote :
Grâce à l’afficheur à LEDs déportées, le pilote n’a qu’une chose à faire : asservir l’accélérateur à la LED verte du milieu.
D’un coup d’œil le pilote voit s’il est au bon endroit, en retard ou en avance.
Le copilote n’a pas besoin de lui dire s’il doit accélérer, freiner garder la cadence, il le voit tout seul !
Ainsi, cela libère le copilote d’une tâche et lui permet d’avoir plus de temps pour se concentrer sur le road book.
Voilà en quoi le rallye pack est un appareil vraiment performant et efficace (à condition de l’utiliser correctement et d’avoir bien compris pourquoi il ne peut mesurer les mêmes kilomètres que l’organisateur).